P comme Positionnement

positionnementNous avons du mal à prendre position dans notre vie sociale et à affirmer qui nous sommes. Je me suis rendu compte à travers les consultations de voyance et de coaching que l’être humain n’est pas programmé par la famille ou la société pour dire non à ce qui ne lui correspond pas. Il a plutôt tendance à lisser et à se plier aux normes. Il rentre facilement dans des cases et n’ose pas montrer sa différence. Refuser ce qui nous déplaît relève du défi.

« Non, je ne veux pas fonctionner ainsi », « Non, je n’ai pas envie de faire cela », «  Non, je ne suis pas d’accord ». Il est difficile de se respecter et d’affirmer ses choix.

Nous acceptons les remarques, les conseils, les demandes des autres. Nous répondons à leurs attentes sans nous poser la question de savoir si cela est bon pour nous. Quand nous ne trouvons pas l’énergie d’y répondre immédiatement, nous culpabilisons, jusqu’au jour où la coupe est pleine. Nous ne sommes plus en phase et voulons exprimer notre désaccord.

La première réaction est d’avoir envie de faire à sa façon et de ne plus écouter les autres. Le problème est que ces autres nous jugent souvent et continuent à attendre de nous un certain comportement. Nous avons peur de leur réaction. Nous ne voulons pas faire de vagues.

Justification et positionnement

Alors, le premier réflexe est de dire ce « non » en nous justifiant : «Non, je ne peux pas parce que blablabla et blablabla et blablabla… ». Le refus franc est impossible. Nous brodons, cachons la vérité, cherchons des excuses. Nous manquons de transparence.

Puis, dans un second temps, notre attitude prend l’allure d’un positionnement ferme et sans équivoque. Nous nous positionnons avec douceur, simplicité et fermeté : « Non, je ne peux pas » ; « non, je ne suis pas d’accord. »

Ce« non »est définitif et ne laisse pas place aux commentaires. Il sera donc entendu.

La différence entre la justification et le positionnement

Pourquoi avons-nous autant de mal à dire non? La justification sert à éviter le jugement de l’autre. Nous ne voulons pas essuyer de critique quant à notre décision. Nous tentons encore de répondre à la demande extérieure. Nous nous justifions pour ne pas déplaire à l’autre, pour ne pas le vexer, tout en disant non. La justification tente de préserver la personne en face de nous. Nous craignons sa réaction. Nous culpabilisons de ne pas lui « faire plaisir ». Nous croyons qu’il va nous en vouloir si nous ne faisons pas ce qu’il attend de nous. Nous sommes encore dans un besoin de reconnaissance. Nous attendons l’accord de l’autre pour exister. Nous ne respectons pas encore assez nos propres envies et notre propre rythme. Nous sommes enfermés dans un comportement infantile.

De ce que j’ai pu observer, la justification apporte une lutte avec soi ou avec l’autre.

Le positionnement, c’est se respecter soi-même. C’est écouter ses envies et affirmer son intégrité. Nous avons pris le temps de bien visiter nos valeurs, nos envies et de définir notre rythme. Nous sommes sûrs de nous. Nous avons développé une confiance en nous qui nous conduit vers notre émancipation et notre indépendance. Nous nous aimons suffisamment. Peu importe ce que pense l’autre. Nos paroles sont en accord avec notre pensée et notre désir. Nous envoyons une énergie différente à notre interlocuteur. Nous prenons nos responsabilités et nous comportons en adulte.

« Je dis ce que je pense, je suis en accord avec moi, je me sens bien. Je n’ai pas à lutter pour faire passer mes idées puisque je ne me soucie plus de ce que l’autre pense. Je suis sûr(e) de moi quand je dis “non”. Je me respecte. »

Le positionnement apporte un contentement, une sérénité profonde.

La justification, une lutte.

7 commentaires sur “P comme Positionnement

  1. Tout à fait, Thierry. Non,sans “lisser” : en vrai.
    Mais le respect de soi-même impliquant de ne plus se soucier de ce que l’autre pense est chose ardue pour les personnes un tant soit peu sensibles aux autres, ou plus généralement dans notre culture judéo-chrétienne.
    Pas simple de s’en extirper. Mais faisable!

  2. J’y suis en plein dedans….des refus, des débuts de justification mais un positionnement qui ne peut plus aller dans un autre sens que le mien! Pour l’instant je continue a tout faire exploser mais sans sentir encore l’apaisement et la sérénité profonde que tu évoques. Je sais qu’elles ne sont pas loin mais avant d’y arriver on traverse des ondées de doutes qui viennent nous titiller :”est-ce ton dernier mot?” …as tu pensé a ce que cela implique??? et bien non! pas tout à fait! j’ai juste senti. Senti que je ne pouvais plus accepter un certain nombre de choses avec lesquelles on compose, on fait bonne figure. J’ai senti, je n’ai pas pu réfléchir…le corps a pris le dessus et a réagi avant!
    La sérénité le contentement et sérénité ne sont pas encore là mais je les sais au tournant. Encore un brin de culpabilité et de peur des réactions de l’autre que je dois dépasser pour un nouveau changement!
    Merci Marie Lore pour tes messages et ton soutien.

  3. Bonjour Marie Laure
    Je trouve vos textes de ces dernières semaines de plus en plus concentres et percutants . Ils sont très agréables à lire … Et tombent vraiment à point pour ce qui le concerne.
    Un grand merci à vous de partager ainsi vos connaissances

  4. Bonjour,

    Je suis d’accord, nous avons du mal à prendre position et à affirmer qui nous sommes parce-que nous ne savons pas qui nous sommes et notre intériorité a été engloutie par tous ces extérieurs qui nous empêchent de faire ce travail sur nous mêmes, de savoir qui nous sommes : consommer, vouloir être parfait, être efficace, aller vite, montrer une image parfaite de soi même aux autres, être conforme au modèle de société. Pour pouvoir dire non, ne pas suivre une direction commune, il faut apprendre à se connaître,se découvrir(pour moi cette découverte m’accompagnera toute ma vie, je l’espère), faire un travail sur soi, être patient et accepter d’être en écart de ceux que l’on voudrait être. Je termine pas une phrase que j’aime bien : “si je ne suis pas moi, qui d’autre le sera ?”. Bon week-end à tous, Marie.

  5. je suis en plein dedans egalemment… c’est ce que je ressens. je me suis fait la reflexion ya pas longtemps: je me suis eveillée à moi meme, j imagine comme bcp de personne en ce moment donc jai envie, jai besoin de m’affirmer car jai trop ecouté les autres et nié mes besoins; alors je suis maladroite, je n’ai jamais appris comment faire. je suis comme en etudes 😉 et jai pu voir la difference entre la lutte et la serenité, comme tu dis.
    merci Marie Laure, ton texte tombe tres bien
    je retiens le “non je ne peux pas”… il me plait 🙂

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